Les touristes....

               Nous connaissons tous des touristes, on en fait partie quelques jours par an pour les plus chanceux d'entre nous et le reste du temps, on en a toujours 3-4 à observer dans les parages. Il y a autant de catégories de touristes qu'il y a d'individus, néanmoins, on peut détacher 4 grands groupes de touristes, avec autant de sous-groupe.  Observons donc:

• le naïf ou le curieux: le touriste qui débarque n'a aucun préjugé, il a vu du pays et ne demande qu'à connaitre ce qu'il ignore. Bien renseigné sur la destination, il est ouvert à toute proposition, dès l'instant qu'il vive des moments authentiques. C'est lui qu'on voit au marché goûter les saveurs locales, prendre le temps de discuter avec la vendeuse et repartir avec une photo de l'ensemble . Le sourire et quelques mots en langue locale lui ouvre bien des portes. En pratique, il a tendance à s'extasier sur la moindre fleur rouge, ou jaune peu importe, et tandis que sa femme a le nez en l'air pour regarder les arbres, les oiseaux, la beauté du ciel et tout ce qu'il y  a à l'horizon, le mari a les yeux  rivés au ras du sol pour les fleurs, les roches, les traces de prédateurs. Le partage des tâches est équitable, le premier qui trouve un truc intéressant le dit à l'autre et on s'extasie en coeur.  Une seule règle d'or: ne pas en perdre une miette.

• le blasé, une catégorie bizarre: je le classe aussi parmi les vantards, mais je  me trompe peut-être. Il a tout fait, tout vu. La ponte des tortues ? déjà fait en Guyane.  Nager avec les dauphins ?  les Bahamas en ont fait une spécialité et donc déjà fait.  Un safari en Tanzanie ? un lion après tout, c'est un gros chat.  Il a connu tout avant tout le monde, à une époque ou le voyage était réservé à une élite, ou aux baroudeurs. Les Maldives ? surfait. A connu ça en 78 (oui, le blasé est âgé ou alors il a commencé très jeune ). L'Afrique ? oui, mais du Sud et pendant l'apartheid. D'ailleurs, il ne dit pas Johannesburg, il dit Joburg.    Et si on le croise à Mayotte, c'est parce que dans quelques années, tout le monde connaitra la destination. Et le blasé, un rien snob, ne veut surtout pas faire comme tout le monde...je n'ai toujours pas compris pourquoi le blasé continue à voyager; le pire c'est qu'il est souvent accompagné d'une jeunette qui l'écoute bouche bée lui raconter sa traversée de la forêt amazonienne en Colombie et sa rencontre avec des membres du Cartel. Le blasé ne dit jamais " j'aimerais faire...", il dit " j'ai déjà fait...." et s'il ne l'a pas fait, c'est qu'il ne le jugeait pas digne d'intérêt.

• L'angoissé ou le parano: ça fait un an, voire plus qu'il prépare son voyage et pour ce faire, il est passé par une agence de voyage ayant pignon sur rue. Il veut de l'exotisme mais sans aventure: il s'est fixé un planning et connait à l'avance les moindres détails de sa semaine de vacances. Les visites en car climatisé ont sa préférence, comme ça il peut voir mais ne pas toucher. Il connait toutes les maladies exotiques qu'il peut choper sur place mais dans l'hôtel international qu'il a choisi, il y a peu de chance qu'il attrape quoique ce soit. Quand il achète de l'artisanat local, c'est dans une boutique à touriste, mais il râle tout de même parce qu'il s'est fait arnaquer.  Il a payé un excédent de bagage au départ, parce que les guides du Routard, du Petit Futé et Hachette  pèsent lourds, de même que la trousse à pharmacie pleine à craquer.  Il a pensé à tout et il connait par coeur l'adresse de l'hôpital le plus proche. Il prend un maximum de photo quand le car s'arrète 10 mn sur le site à  visiter ab-so-lu-ment et un film vidéo pour capter " le bruit de la rue". Mais l'angoissé sait se donner des petits frissons de temps en temps: il a vu à l'hôtel le prospectus d'un parc aménagé en pleine forêt ou on peut, parait-il, traverser la rivière par un pont de singe au-dessus d' un gouffre de 30 m.  Sa femme, qui  l'a regardé traverser vaillammant, en tremble encore...     L'angoissé ne retiendra de son voyage que les choses désagréables: le retard de l'avion au départ qui l'a obligé à se priver d'une visite de la capitale (arrivée 15h au lieu de 9h ), le matelas du lit à l'hôtel qui était beaucoup trop mou, la piscine du même hôtel trop chlorée, le voisin de chambre qui a payé deux fois moins cher que lui pour le même séjour (un plan d'enfer sur le oueb...), et le pire, le pire, les piqûres de méduses la seule fois ou il s'est baigné dans l'océan. Oui, parce que l'angoissé avait bien pensé aux anti-histaminiques, mais la boite est restée à la maison, sur la table du salon...

• le casse-pied: celui-ci, il ne décompresse jamais et il a cette particularité de pourrir la journée de ceux qui l'entoure.  Il râle dès le lever du soleil: le p'tit déj' se fait attendre, il voudrait un jus d'oranges quand on lui propose un jus d'ananas, une confiture de fraises quand il n'y en a plus, et les toasts sont trop grillés quand il les aime à peine roussis.    La femme de chambre a encore oubliée qu'il ne voulait pas les fleurs d'hibiscus sur le lit : on en fait quoi le soir quand on se couche ?  Pendant une journée bateau, loin d'admirer le paysage, il prend un vacancier au hasard et commente l'actualité politique et les prochaines élections présidentielles. Et c'est parti pour la journée. Comment ils se reconnaissent entre eux, je n'en sais rien mais l'autre est entièrement d'accord avec notre casse-pied. Tout le monde aura donc une idée très claire de ce qu'ils pensent de la Royal et de Nicolas M'titi (le petit Nicolas).  Tout le monde s'en fout mais le casse-pied ne le sait pas. Au moment de l'apéro du soir, les compères se retrouvent pour parler cette fois des résultats sportifs de la semaine. Mais alors qu'ils ont demandé du Seven Up, on leur apporte du Sprite et ça ne va pas du tout, du tout, du tout...puis,il compare la vie des habitants du pays visité par rapport à sa propre vie et malgré la pauvreté ambiante, en déduit que ces gens sont plus heureux que lui parce qu'ils n'ont pas ses soucis. Mais n'échangerait pas sa place contre la leur malgré la promesse d'un bonheur certain.   De retour chez lui pourtant, il racontera à ses amis qu'il a passé des supers vacances en omettant de dire qu'il a tapé un mini scandale à chaque fois qu'il a été contrarié dans ses désirs. Il est un type cool qui a le monde à découvrir....

Certains peuvent se retrouver dans deux catégories: l'angoissé peut être un vrai casse-pied, ainsi que le blasé d'ailleurs.

La liste n'est jamais terminée mais je vous laisse me raconter les votres. A vous....!!

                                          Kaay à Mayotte

Comments

[foutona]

merci pour ce blog pas mal!!

[carole et bruno]

nous esperons etre des touriste sympa nous sommes tomber sous le charme de mayotte au mois de mai dernier; et on s'est fait quelques potes sur place
seulement,nous revenons le 17/10/07 et il nous manque 4 nuits ou nous poser à tu un tuyau ??? nous serons joignable à partir de 12h00 au 06/76/87/56/78 merci!!!
carole

[christine]

Septembre se termine et toujours pas de Kaay, ici, en métropole ,l'automne arrive à grand pas, et sans le soleil que Kaay nous transmet,ça va être dur

[kaay]

En fait, c'est l'angoissé bizaremment que j'ai vu le plus dans les hôtels " de luxe".
La peur de l'inconnu lui fait préférer les destinations et forfaits Tout Compris, ou il ne risque pas grand-chose, mais passe surtout à côté de l'essentiel.
Le chieur va partout, dans les hôtels routards comme plus chers. Mais, friqué ou pas, un râleur reste un casse-pied en puissance.
Pire même quand il est fauché, parce qu'il exige un service 4* alors qu'il ne paie pas bien cher la prestation.
Bonne semaine et à bientôt

[léna]

Si je trouve le 1er sympathique car je lui ressemble (naîf et enthousiaste), le 3ème me ferait presque rire tellement il est drôle et à la fois pitoyable, je n'ai jamais rencontré le 2ème, mais alors le 4ème me fait horreur... c'est celui qu'on retrouve dans les hôtels dits "de luxe" que j'appelle des "prisons dorées" à Maurice ou en Rep Dom, destinations préférées du tourisme de masse ! à fuir d'urgence !
Bonsoir Kaay