M 'zouazia beach...
En longeant la côte du village de M'Zouazia, on arrive sur la plage du même nom. On est un dimanche matin, n'importe lequel. La marée est basse, les enfants ramassent les crabes qu'ils vendront aux m'zungus, les femmes pèchent les crevettes qui viendront agrémenter le repas dominical, et les hommes se regroupent pour tenir conseil, jolie expression pour dire qu'ils discutent tout simplement.
Des gamins jouent près de la pirogue et me donne un tonitruant Kwezi Mama...Kwezi étant le bonjour que l'on adresse aux personnes âgées...et Mama...ben Mama quoi... ça se passe de commentaires...!!
J'admire le bateau qui se reflète dans le peu d'eau qui reste de la marée.
Un bacoco s'approche. Il est tout vieux et tout ridé et il lui manque les deux dents du haut ainsi que celles du bas. Très bel homme... Il me demande si je suis là pour la journée, j'en sais rien, j'admire, je me repose et je verrais ensuite. D'un coup d'oeil d'expert, il évalue mon âge et ma prestance physique et me dit que, si mon mari accepte de me vendre, il m'achèterait pour un zébu. UN SEUL...??? Rajoute dix cabris et je suis ton prix. Non, je n'ai pas beaucoup d'argent et beaucoup d'enfant à nourrir. Oui, mais moi, j'ai beaucoup d'argent et pas d'enfant à nourrir. Oui, mais tu es trop vieille pour faire beaucoup d'enfant, tu serviras seulement à t'occuper de moi. Je hausse les épaules, on ne fera pas affaire aujourd'hui. Il y a 3 ans, on m'avait proposé 3 zébus et une quinzaine de cabris. Le temps faisant son oeuvre, j'ai perdue de la valeur mais je ne pensais pas à ce point.
La marée continue de baisser et il est temps de remonter en voiture. On doit encore aller au Jardin Maorè pour y déjeuner, puis se baigner avec les tortues, puis se sécher au soleil et enfin rentrer sur Petite-Terre.
Le dimanche arrive à sa fin. Après dodo parce que demain, c'est boulot...!!
Bonne semaine à tous.
Kaay à Mayotte