Qui va me faire réver, maintenant...
Il y a plusieurs moyens de voyager. On voyage tous, même sans se déplacer. Comme beaucoup d'enfants, j'ai commencé à bouger à travers les contes et les récits de mon enfance. Puis la musique a pris le relais dans mes évasions quotidiennes.
Mes parents et mes oncles m'ont appris le rock, le vrai: les Stones, les Doors, Jimmy Hendrix, les Pink Floyd, Satriani, les Clash, Deep Purple....Tous m'ont aidés à voyager, à m'évader, à me transporter ailleurs que dans mon quotidien parfois ennuyeux.
Les concerts ont pris le relais, et j'en ai vu un sacré paquet. Puis un jour, alors que j'écoutais la radio libre...ça remonte à loin...j'ai eu le coup de foudre musical pour Alain Bashung. Qui ne s'est jamais démenti depuis. Je suis de celles qui achète le dernier album les yeux fermés. Mais les ouïes grandes ouvertes. Mon coeur balançait entre Lavilliers et Bashung. J'ai pris les deux, sans choisir.
Enfermez-moi dans une pièce, je trouverais toujours le moyen de m'évader. Au moins en pensée. Bashung m'a proposé un voyage, j'y suis entré à pied joint sans jamais en ressortir. Un voyage au pays de l' imaginaire, du surréalisme, du bizarre et du complexe. J'ai adhéré immédiatement, et jusqu'au bout.
Écoutez Pyromanes sur Novice et dites m'en des nouvelles. Écoutez Madame rêve sur Osez Joséphine et vous saurez dans quel monde je navigue. Un Âne Plane sur Chatterton, et vous comprendrez toute l'absurdité de notre monde.
Bashung est mort mais ses chansons sont éternelles. Elles m'accompagnent au quotidien depuis plus de 20 ans, et j'en reprends pour les 20 prochaines années à venir. Mais ne me parlez pas de joie de vivre aujourd'hui. Demain ça ira mieux mais pas aujourd'hui.
Voici pour finir cette phrase qui résume à elle seule toute ma philosophie.
"ce qui 'intéresse, c'est le cheminement. Car je sais très bien ce que je cherche, c'est ce que je ne vais jamais trouver. Mais le long du chemin, je rencontre de grandes joies." Alain Bashung-1984.
Kaay à Mayotte, trop triste pour en rire.