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Mayotte, l'île au lagon
15 mars 2009

Qui va me faire réver, maintenant...

Nosy_Iranja

Il y a plusieurs moyens de voyager.  On voyage tous, même sans se déplacer. Comme beaucoup d'enfants, j'ai commencé à bouger à travers les contes et les récits de mon enfance. Puis la musique a pris le relais dans mes évasions quotidiennes.

Mes parents et mes oncles m'ont appris le rock, le vrai: les Stones, les Doors, Jimmy Hendrix, les Pink Floyd, Satriani, les Clash, Deep Purple....Tous m'ont aidés à voyager, à m'évader, à me transporter ailleurs que dans mon quotidien parfois ennuyeux.

Les concerts ont pris le relais, et j'en ai vu un sacré paquet. Puis un jour, alors que j'écoutais la radio libre...ça remonte à loin...j'ai eu le coup de foudre musical pour Alain Bashung. Qui ne s'est jamais démenti depuis. Je suis de celles qui achète le dernier album les yeux fermés. Mais les ouïes grandes ouvertes. Mon coeur balançait entre Lavilliers et Bashung. J'ai pris les deux, sans choisir.

Enfermez-moi dans une pièce, je trouverais toujours le moyen de m'évader. Au moins en pensée.  Bashung m'a proposé un voyage, j'y suis entré à pied joint sans jamais en ressortir. Un voyage au pays de l' imaginaire, du surréalisme, du bizarre et du complexe.  J'ai adhéré immédiatement, et jusqu'au bout.

Écoutez Pyromanes sur Novice et dites m'en des nouvelles. Écoutez Madame rêve sur Osez Joséphine et vous saurez dans quel monde je navigue. Un Âne Plane sur Chatterton, et vous comprendrez toute l'absurdité de notre monde.

Bashung est mort mais ses chansons sont éternelles. Elles m'accompagnent au quotidien depuis plus de 20 ans, et j'en reprends pour les 20 prochaines années à venir. Mais ne me parlez pas de joie de vivre aujourd'hui. Demain ça ira mieux mais pas aujourd'hui. 

Voici pour finir cette phrase qui résume à elle seule toute ma philosophie.   

"ce qui 'intéresse, c'est le cheminement. Car je sais très bien ce que je cherche, c'est ce que je ne vais jamais trouver. Mais le long du chemin, je rencontre de grandes joies." Alain Bashung-1984.

                                               Kaay à Mayotte, trop triste pour en rire.

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Commentaires
C
Comme tu le le dis si bien la france est un pays raciste qui tient à son prestige. <br /> Je crois que ce raciste est tellement fort et enraciné dans leurs esprits que ca les rend malade et les aveugle completement. Ils feraient mieux d'occuper leurs esprits à autre chose de plus positif et de moins vain. <br /> Leur orgueil est touché de voir tant d'immigrés qu'il sont certains que le peuple francais va disparaitre du fait du metissage issu de l'immigration. <br /> C'est incroyable d'imaginer un truc comme ca. Il n'imagine pas autre chose que la catastrophe. Historiquement, de tout temps, les immigres se sont toujours installés en France (hier aujourd'hui et demain). Combien de peuplades diverses et etrangeres se sont si bien adaptés à la France, l'ont modifiés souvent en apport positif (vive la mondialisation, j'en suis certain). Que celui qui ne veux pas cette mondialisation inévitable m'expliquer sur le fond le bien fondé de sa pensée.<br /> C'est l'orgueil qui tue l'homme. <br /> A l'inverse, les mahorais en sont la preuve positive.
M
Bashung était toujours omniprésent , jamais tout à fait là et pourtant jamais loin !! c'est cette image d' homme libre que je garderais de lui !! J'étais jeune lors de la sortie de GABY et comme toi Kaay il était entré dans mon coeur pour ne plus en ressortir parmis d'autres qui m'ont fait rêver et le font toujours !! moi aussi je suis très triste ce soir !! Il va me manquer!! micmary
M
Comme l'écrit Yvette, "un Grand Monsieur" qui nous quitte. Bon voyage Alain Bashung.<br /> <br /> Je suis triste également, comme bien beaucoup de personnes.<br /> <br /> À bientôt Kaay.
Y
un Grand Monsieur digne d'un Léo Ferré, d'un Serge Réggiani , d'un Jacques Brel, de Barbara, pour ne citer qu'eux. Bon voyage
F
Permets, KAAY, que je cite se que je viens de lire sur A. Bashumg: <br /> <br /> "La musique, disait-il, m'a donné la parole. Et aussi : « Depuis le début, j'ai eu envie de donner la parole à ceux qui n'ont pas une grande gueule. J'en fais partie. » Alain Bashung aimait les réservés, ceux qui en tiennent pour la nuance. Son élégance nonchalante était bien plus qu'une esthétique : une éthique dont, jusqu'au bout, il ne s'est pas départi.<br /> <br /> Une génération après l'autre a fredonné ses titres impeccablement ciselés, dont la poésie faisait corps avec la musique car le son, dans son oeuvre, raconte autant que les mots. On l'a dit le plus sophistiqué des rockers français. Il concevait le rock comme une incitation à s'affranchir des structures qui emprisonnent,. Comme une invitation à explorer d'autres formes musicales, métissées de blues, de jazz ou de country urbaine. Comme une façon d'emmener son public vers d'autres rivages, au-delà des « lacs gelés » qu'un jour, il avait juré d'enjamber (A perte de vue).<br /> <br /> Son amie Brigitte Fontaine l'appelait « le rigolo ténébreux ». Pour moi, il restera cet équilibriste du style, audacieux et subtil, trop libre pour entrer dans une case. Il nous avait d'ailleurs prévenus dans Retours : « Surtout ne me colle pas d'étiquette, ça n'adhère pas, j'ai essayé ».<br /> <br /> Il disait concevoir ses albums à la manière d'un metteur en scène et ses chansons comme autant de petites maisons s'inscrivant dans un paysage d'ensemble, avec un rythme pour chaque phrase et un grain pour chaque texte. Ainsi, ajoutait-il, « on ne se retrouve pas avec une chanson qui n'a rien à voir avec l'humanité de l'autre. »<br /> <br /> Bashung se moquait que certains qualifient de professionnellement suicidaires des virages musicaux qui étaient sa manière exigeante d'être fidèle à lui-même et la marque d'une méfiance toujours en alerte contre « les idées resucées comme un chewing-gum usagé ». Il avait donné à un précédent album le beau titre d'Imprudence, « le mot, disait-il, de toute une vie », grâce auquel les portes s'ouvrent.<br /> <br /> Parce qu'il respectait son public, Alain Bashung estimait ne pas devoir dicter, asséner, imposer une façon de voir et de ressentir. Il ne voulait pas « souligner en rouge une interprétation et une seule » mais plutôt suggérer, laisser imaginer, « raconter de biais » et, toujours, préserver plusieurs niveaux de lecture. Il excellait à exprimer ces fêlures intimes que chacun porte en soi, les fragilités enfouies et les rêves obstinés dont chaque vie est tissée.<br /> <br /> Avec Bleu Pétrole, il avait fait le choix de nous livrer un regard sur le monde qu'il voulait « humblement politique » quoique toujours ennemi du premier degré. Dans ce superbe album, son dernier, il confiait ses sentiments sur l'époque et les questions qu'elle pose aux « résidents de la République ». Il revendiquait, pour son titre, plusieurs sens possibles, l'ambivalence de ce pétrole à la fois « sang dans les veines de la société », moteur d'innovations technologiques et fauteur de pollutions, de conflits, de morts. Pétrole évocateur d'une geste héroïque de l'industrialisation et vecteur de nos crises actuelles. Il avait rappelé la mémoire de ces chanteurs qui se tenaient aux côtés des ouvriers en lutte et des syndicats américains naissants, comme Woody Guthrie guitare au poing face aux milices briseuses de grèves. « Je retiens, disait-il, la grandeur de ces combats. »<br /> <br /> Mais aujourd'hui, ajoutait-il, on ne sait plus très bien avec quelles armes et contre qui lutter, car « l'ennemi semble invisible, caché derrière des armées d'actionnaires ». Il n'en tirait aucune réponse désabusée mais, au contraire, cette belle définition du rôle des artistes dans leur société : montrer que les rêves peuvent percer le brouillard en donnant le goût d'autres possibles.<br /> <br /> Il y a tout juste un an, évoquant le propos général de ce dernier album, il nous posait cette question : « Etes-vous équipé, quasiment comme le serait un explorateur à la veille d'une aventure, pour survivre dans l'avenir ? Disposez-vous du matériel, des sentiments, de la force intérieure, des convictions nécessaires ? » Il ajoutait ceci, bien à sa manière : « Moi, j'ai des doutes et j'ai envie de dire : réfléchissons-y ensemble. » Il n'est plus là pour y penser avec nous et poser ses mots justes sur les choses de la vie et les énigmes du temps qui vient. Mais ses chansons magnifiques continueront de nous parler.<br /> <br /> Jadis, Alain Bashung pensait mourir jeune, aux alentours de 25 ans, et ne pouvoir arracher à ce bref trajet qu'un petit lot d'expériences intenses et fortes. Il nous a, pour notre bonheur, accompagnés plus longtemps sans que jamais s'érode, d'un album à l'autre, ce pouvoir de surprendre, d'émouvoir, d'enchanter, d'une liberté encourageant la nôtre. J'ai eu la chance de l'accueillir l'été dernier, aux Francofolies de La Rochelle. Nous le savions gravement malade. Il fut, sur scène, d'une générosité intacte. Car il était ainsi, Bashung : donnant sans peser, homme de tenue et de retenue, de courage sans pathos, de lucidité sans cynisme.<br /> <br /> Musicien, auteur, interprète, comédien, il nous laisse ce qui constitue, pour moi, le fil conducteur de son immense talent aux multiples facettes : une exceptionnelle leçon d'humanité."<br /> <br /> Ségolène Royal
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