La barge...
Pour passer de Petite-Terre à Grande-Terre, on doit prendre le bateau qui fait la navette toutes les demi-heures. Ou toutes les heures, c'est selon. La barge des voitures part du Quai Balou, mais la Société des Transports de Mayotte, la STM pour les initiés, va bientôt lancer la construction d'un quai grand comme ça qui sera situé Bd des Crabes, à Dzaoudzi.
Parfois, la barge part à l'heure, parfois non. Quelquefois, elle attend de se remplir, et quelquefois elle part quasiment à vide.
C'est 15 euros pour les voitures, 30 pour les camions et on présente le ticket à Mamoudzou. Des touristes sont là, qui s'extasient sur le panorama: la vue sur le sud de Mayotte et les îlots y est superbe et je ne peux jamais prendre la barge-voiture sans prendre quelques photos. Des tortues nous accompagnent souvent et un jour, j'en ai vu une surfer sur la vague à l'arrière: elle prenait son élan et se laissait glisser sur l'eau, le bec en l'air.
On barge donc avec les camions remplis de marchandises et les voitures de tourisme. Avant de monter, les passagers sont priés de descendre des voitures afin que les conducteurs puisse se garer sur la barge. C'est toujours à ce moment-là que je commence ma comédie: j'ai pas envie de descendre, je veux rester dans la voiture, je suis malade, j'ai mal aux cheveux parce qu'ils poussent, j'ai une otite....ça ne marche pas souvent et la plupart du temps, je suis invitée poliment à descendre du véhicule.
Les véhicules montent donc, se garent avec l'aide avisée des gars de la sécurité: toi, à droite, toi à côté du gros camion orange et toi, et ben ou tu peux...La traversée dure 15 mn et l'arrivée se fait à Mamoudzou, juste à côté du marché. Comme il est interdit de rester dans les véhicules, les passagers descendent en premier et marchent le long de la route qui longe la mangrove.
Nous avons donc: à droite, la mangrove, les pécheurs, les villageoises qui viennent acheter le poisson, et les taxis-brousse qui vont dans le nord de l'île. A gauche, les voitures qui prennent la barge qu'on vient juste de quitter, le marché et les villageoises qui se tiennent droites, un régime de bananes sur la tête. Et au milieu, nous, les passagers qui longeons la mangrove en attendant que notre chauffeur vienne nous récupérer.
Si j'étais poête, je dirais que la descente de la barge est folklorique, authentique, pleine de vie. Mais comme je suis plutôt pragmatique, je dis simplement que c'est un beau bordel. Un peu à l'image de Mayotte, finalement...
Kaay à Mayotte